jeudi 3 mai 2012

Le voyageur.



Je me baladais sur la terre,
et j'ai vu,
quelqu'un qui ne bougeait pas.

Il m'a dit,
tu marches, tu voyages,
mais ...
où vas-tu vraiment ?

Que t'apporte
la connaissance de chaque lieu,
si tu le connais seulement
de l’extérieur ?

Regarde-moi,
je suis ici,
tu vois,
et je n'en bouge pas.

Je suis ici,
et cet endroit,
je le connais parfaitement.

Et cette connaissance,
elle m'apaise intérieurement.

Vois-tu cette pierre ?

Pour toi,
c'est juste une pierre,
avec un peu de mousse.

Moi,
quand je la regarde,
j'en vois les détails,
si petits soient-ils.

Toi,
qui ne connait rien d'ici,
vois-tu cette fourmi,
qui grimpe,
rapportant une graine chez elle ?

Vois-tu le brin de fleur qui pousse,
les racines dans ce petit bout de mousse,
les pétales pas encore complètement ouverts ?

Vois-tu cette ombre sur le sol,
qui a la forme d'un oiseau ?

Et dans ce lac,
devant moi,
vois-tu les poissons qui nagent,
qui discutent,
et s'embrassent ?

Vois-tu,
dans cet arbre,
le nid de l'oiseau,
rempli de plumes,
pour l'accueille de ses oeufs à venir ?

Et cette empreinte,
dans le sol,
celle d'un lapin courant à la rencontre de sa belle ?

Ressens-tu,
comme moi,
la beauté de cet endroit ?

Peut-être vois-tu des merveilles,
mais moi,
j'ai endroit à moi,
que j'aime et connait,
et,
lorsque je serai vieux,
je saurai où aller,
pour mourir en paix.

Voyage,
mon petit,
voyage,

Mais,
lorsque tu seras plus vieux et que tu seras trop fatigué pour bouger,
peut-être regretteras-tu de n'avoir pas un petit bout de planète,
que tu aimes et connait,
pour t'accompagner dans tes dernières années ...


Je suis parti.

J'avais,
en tête,
une multitude d'odeurs,
de langages,
de couleurs,
de lieux,
et je me suis dit :
hop !
chaussures,
bagages,
avion !
un dernier tour du monde,
et je rentre à la maison.










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire