mardi 14 février 2012

Bouts de Lyon

Un week-end à Lyon, et des bouts d'images et de mots rapportés :

 (Je sais, la qualité de l'image n'est pas très bonne, mais il faisait hyper froid et j'ai du enlever mes gants pour prendre des photos, donc j'avais hyper froid aux doigts !)


Le goût des pralines rouges
Un repas au "Ninkasi"
Du chocolat, de la cuisine
Une musique, reprise tout le temps
Des rires
Des polaires, des pulls
Des couvertures et des radiateurs
Des histoires
Des répliques cultes



jeudi 9 février 2012

Dialogue. Une parole contre une autre.

-Offre-moi un mot.
-Monde.
-Un autre ?
-Tout.
-Une question.
-Pourquoi tout existe ?
-Et la réponse.
-La vie est faite de ce qui existe. Prive-la d'un bout, elle n'est plus. Tout existe pour que la vie existe.
-Annonce au monde la vérité.
-Être. Savoir. Vouloir. Pouvoir. Vivre. Ecouter. Penser. Dire.
-Raconte.
-Un jour, une fois, une histoire, une pensée, une étoile, quelqu'un.
-Dis-moi.
-Je suis, mais ne pense pas.
-Mens-moi.
-Je pense, mais ne suis pas.
-A quoi tu penses ?
-Un mot : tout.
-Comment désigne-tu le monde ?
-Bleu, coloré de vie, rempli d'envies, explosé de haine.
-Si tu le changes ...
-Rien.
-Pourquoi ?
-Il est tel qu'il est, et c'est comme ça. C'est le monde.
-Rajoute-lui un adjectif.
-Vieux.
-Décris cet adjectif.
-Âgé. 
-Que signifie-t-il ?
-Le savoir n'appartient qu'au temps.
-Résume.
-Le monde sait.
-Et la vie ?
-La vie est le monde.
-Et l'amour ?
-La vie est l'amour.
-Et le tout ?
-Le tout rassemble ce qui est dit, pensé, fait.
-Et ?
-Aimé.
-Est-ce suffisant ?
-Non.
-Décris.
-Il y a le reste.
-Pourquoi ?
-C'est une vérité, et la décrire la plonge dans un faux.
-Quelle est l'horreur du monde ?
-Les Hommes, qui détruisent et vivent en tuant le reste de la planète.
-Veux-tu vivre, pourtant ?
-Oui, car le plus beau des cadeaux, c'est la vie.
-Quels sont les autres ?
-L'amour et la mort principalement.
-Pourquoi la mort ?
-Car elle complète la vie.
-Pourquoi l'amour ?
-Car l'amour fait partie du bonheur.
-Et le bonheur ?
-Il est essentiel à la vie.
-Tu vois la vie, vois-tu la nature ?
-Je vois l'eau qui chante, le lion qui rugit, la pierre qui respire, l'arbre qui murmure, le vent qui raconte, le ciel qui regarde, le soleil qui décrit, le nuage qui flotte, l'orage qui pleut, la mer qui remue ...
-Tu vois le monde.
-Je le résume par des mots ce que j'observe.
-Et ... l'aimes-tu ?
-Oui, car il est beau de cette beauté sauvage que possède la nature.
-Tu vois, c'est bien. Mais, si je te cache les yeux, que fais-tu ??
-J'écoute la nature qui parle, je sens les odeurs de ce qui est présent, je caresse ce qui est proche de mon corps et de mon esprit.
-Bien. Tu connais donc le monde. Apprends-le aux autres, et fais découvrir les sensations liées à cette merveille.




vendredi 3 février 2012

Il était une fois ...


  Il était une fois, les dieux

  Cupidon

 Il était une fois, l'Olympe à ses débuts. Zeus était bien seul, pour garder tout ces enfants plus illégitimes les uns que les autres. En vrai, sa femme Héra n'était pas loin, et à vrai dire c'était la meilleure baby-sitter de tout l'Olympe, mais ce n'étaient pas ses enfants, et elle préférait leur tendre des pièges plutôt que de leur donner à manger, les faire jouer ou les endormir en chantant des berceuses, ce qu'elle faisait pourtant très bien. Donc, désespéré, Zeus fit appel à Aphrodite, une de ses soeurs, déesse de l'amour. Zeus la supplia de l'aider, de donner son amour à tout ces petits dieux. Elle refusa catégoriquement de les garder à sa place. Mais elle eu tant pitié de son frère, qu'elle eu une idée. Elle alla voir Arès. Ensemble il firent un enfant. On le nomma Eros, mais il fut plus connu sous le nom de Cupidon. Et c'est lui qui s'occupa, à l'aide de ses flèches, d'attendrir les enfants-dieux pour qu'ils laissent Zeus tranquille.


  Héra

  Elle était lassée de son mari, cette pauvre Héra. Depuis qu'elle existait, elle avait vu des bébés naître, des personnes âgées mourir, l'hiver arriver, repartir, revenir ... Elle avait vu la nature fleurir, des animaux gambader, des religieux organiser des cérémonies, des amoureux s'embrasser, un jeune recevoir un diplôme, une jeune fille se baigner ... En somme, elle avait tout vu sauf ... Zeus aux petits soin avec elle, Zeus en bon mari assistant à des banquets en sa compagnie, Zeus lui préparant des cadeaux d'amoureux, des piques-niques romantiques, mais surtout, surtout, Zeus dans son lit, avec elle.
  Par contre, dans le lit des autres, ah ça il ne se gène pas, monsieur le roi des dieux !
  C'est pourquoi, elle, Héra, femme de Zeus mais uniquement officiellement, en a eu marre. C'est vrai quoi à la fin, faut pas pousser mémé dans les orties !
  Elle a beaucoup réfléchi aux moyens de se venger. Le tromper ? Mais c'est qu'ils sont pas tous très beaux, les dieux !
   Et elle trouva. L'idée qui tue, le truc trop génial. Ce qui attirait les déesses, chez Zeus, c'était bien sûr son pouvoir ! Il fallait juste qu'elle trouve quelqu'un pour l'aider.

  Un petit coup de pouce d'Aphrodite, et tout fut réglé. Elle attira Zeus pour une dernière fois dans son lit, et s'arrangea pour refiler l'enfant ainsi conçu à une terrienne. Il portait en lui le sang d'un dieu, et le raconta à tout le monde. Ainsi certaines personnes furent persuadées de l'existence d'un seul dieu, et les autres tel qu'Héra furent petit à petit expulsés des pensées des gens, de leurs prières et de leurs temples. Petit à petit, d'autres gens interprétèrent différemment les paroles du fils d'Héra : une autre religion était née. Zeus fut déchiré en deux, et perdit de sa grandeur, étant obligé d'être dans deux religion à la fois. Mais le pire fut lorsque Héra ré-envoya son fils, qui avait un peu vieillit pendant ce temps, jouer aux prophètes. Zeus était déjà coupé en deux, il dû se séparer en trois pour assurer les besoins des trois religions ainsi créées. 
  Héra avait sa vengeance : Zeus était devenu faible, il possédait désormais très peu de pouvoir, réparti.
  Mais en soi, Zeus avait gagné, car très peu de gens se souvenait d'Héra et des autres dieux, et seul Zeus était resté présent dans les têtes, bien que ne portant pas le même nom.

Moralité : La vengeance ne rapporte rien, contente-toi de ce que tu as et sois-en heureux !

mercredi 1 février 2012

Il était une fois ...


  Le secret du prof de SVT


  C'est l'hiver. Il marche chercher sa classe dans la cour. Ils sont là, à l'attendre. Tous emmitouflés sous les bonnets, les écharpes, les grosses doudounes, après-ski aux pieds et gants aux mains. Ils regardent le professeur, appelons-le M.Truc, avancer vers eux. Ils le regardent, ébahis. Il fait 0°C, peut-être moins, il est en t-shirt. Toujours en t-shirt. Hiver ou été. Des murmures. La classe se met à avancer .....

  Il est jeune, M.Truc, il est jeune ... 7 ans peut-être. C'est un gamin. Il joue avec son frère. Il prennent des insectes dans la pelouse, des scarabées, araignées .... Ils les brûlent, l'un avec des allumettes, l'autre avec une bougie. Il rigolent en voyant les petits corps se consumer.
  "Plus tard, moi je les disséquerai, ces insectes tous plus idiots les uns que les autres !"
  Rires. Rires d'enfants joyeux, mais plus très innocents ... Tueurs !
  Les rires continuent. L'un ne fait plus attention. La bougie, sur le paquet d'allumettes. Bruits de ces petits bouts de bois garnis de souffre qui s'enflamment. Cris de terreurs; L'herbe brûle. Un jardin presque complètement fermé, une prison lorsque les flammes barrent la seule issue. La palissade, elle aussi, flambe. Les flammes font des lumières orangées, qui illuminent la rue.
  "Un feu d'artifice ? Un feu de joie ? On ne m'avait pas dit !"
  Exclamations des voisins.
  Cris de douleur.
  "Au feu !"
  Hurlements.
  "Au secours !"
  On court chercher la bombe anti-incendie de l'immeuble d'à côté, on appelle les pompiers.
  "Saute par-dessus, je te fais la courte échelle !"
  On jette des seaux d'eau, de la terre pour étouffer le feu.
  "Les gamins sont à l'intérieur ! Il faut les chercher !"
  Peur, de souffrir, de mourir.

  Il fait blanc et noir. Tout nuageux, tout gris dans le ciel. Non. Il n'y a pas de ciel. Pas de sol non plus. On flotte. C'est tout coton, tout ... musical. Ils arrivent. Deux, à se présenter. St Pierre en a marre, en ce moment il n'y a que des brûlés. En même temps c'est l'été, et avec la canicule on ne peut pas s'attendre à grand-chose de plus, mais il aurait aimé, des jolies filles noyées, encore en maillot de bain. C'est qu'au ciel, on voulait bien prêter des vêtements, mais ça avait une limite. Qu'ils sont radins !
  Donc, deux brûlés.
  "Noms, prénoms, âges ?"
  "Je ... veux ...ma ... maman .... "
  "Oui mon petit, elle arrive ..... Eh ! Ste Claire !", braille St Pierre en direction d'une grande porte forgée, avec des bas-reliefs en marbre. Ils ne se privent de rien, au Paradis ! "Ste Claire ! J'te cause, là ! J'ai deux bambins qui veulent leur mère ! Grouille-toi !"
  "Euh .. tu parles des deux brûlés vifs ? Parce que  il y a Dieu qui les convoque, il est de mauvaise humeur mais prêt à négocier."
  "Ils arrivent."
  Il sont maintenant, par je-ne-sais quel tour de magie, devant un monsieur un peu âgé, qu'on pourrait prendre pour un père noël. Il est vêtu d'une tunique qu'il ne cesse de repasser avec ses mains. Il regarde les deux enfants.
  "Bon, mes petits, vous avez fait une grosse bêtise. Brûler des êtres vivants sans raison, même des insectes, ça ne se fait pas. Mais vous êtes jeunes, et je ne pense pas que vous devez mourir. Alors, je propose que l'un de vous reste avec moi, et que l'autre retourne sur Terre."
  L'un des deux ouvre la bouche. Il a 12 ans, il a peur, mais il doit prendre sa décision.
  "Je reste." Une phrase sans réplique possible. "Frangin, tu diras à maman que.... que ...... que ... que gros bisous."
  Un smack sur chaque joue. Un rien. Un tout.

  Réveil à l'hôpital. Blanc. Pleurs. De femme.
  "Gros bisous !"
  Plus rien.

  Un souvenir. Du chaud, du blanc, du orange, quelqu'un de disparu. Pitié, plus de chaud ! Il n'en veut plus. C'est trop dur. Trop de souvenirs, heureux ou triste, tous avec quelqu'un qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Il n'en veut pas. Il veut oublier l'horreur et la tristesse, le noir des habits, le gris de la tombe. Le froid le rassure désormais. L'hiver lui fait du bien. il aurait aimé emménager au Groenland ! Mais son passé le retient. Une douleur toujours présente, lorsqu'il explique à ses élèves que pour enlever telle partie du corps de tel animal, on doit utiliser tel instrument. "Brûlez-les, disséquer ne sert à rien", veut-il leur dire. Mais il se tait, pour préserver un certain fantôme au fond de sa mémoire.

  C'est ceci, le secret du prof de SVT, celui qui restera toujours présent dans sa tête, et qui influencera l'imagination de ses élèves ...