mardi 19 juin 2012

Tempête de mots.




















Je vais,
seule,
je m'endors dans les recoins de pénombre
qui peuplent mon cerveau
et les alentours de la folie.

La cartographie n'existe plus,
tout s'embrouille sur ce chemin,
mais j'avance.

Et je respire plus fort que vous,
et je me perds,
mais je persiste.

Car je sais,
si je n'avance pas,
je recule.

Mon passé est trop sombre
pour que j'y vois quoi que ce soit ;
et j'avance.

La démographie se ralentit,
et j'attends le calme plat dans mon cerveau.

Tempête de mots,
car,
il avait dit.

Et j'aime le silence des mots qui me caresse la joue,
et j'aime le bruit des mots qui souffle dans mes oreilles.

J'avance,
droit devant moi,
dans le brouillard humide de l'affection contemporaine,
dans la nuit lumineuse des rêves élégants.

Je recule dans l'ombre soudaine,
sublime,
et merveilleuse.

Car l'impulsion n'est pas infinie,
et le moment donné est aimanté comme un frigo vide.

Tu déplafonnes un amour sans fin,
et la nuit de pleine lune calme une diapositive enragée.

Une surproduction de chemins,
qui me poussent à m’ensabler.
et à mourir.

Je marche devant moi pour trouver la tentatrice d'un déroulement égaré qui dort sans diminuer dans les forcenées d'une inconséquence chagrine.

Un dictionnaire ordinaticien m'accompagne dans mes démarches douteuses et sans issue.

Un agnelet élégant marche à mes côtés, il dort.

Je marche.

J'avance dans un monde qui n'existe pas, qui n'existe plus.
Car il s'est transformé, et maintenant la brume l'envahit.

Et je m'arrête, et je contemple, et je me tais.




mardi 12 juin 2012

Sublimissimes sentiments.


Je sais pas.
Je suis timide, un peu, beaucoup, passionnément .... et du coup je veux pas.

Tu me laisses, dis ?
Tu me laisses mourir en paix ?

Pace, la paix.
Fous moi la paix.
Lâche-moi !

Vivre, je t'aime ?
Mais pourquoi ?

Pace.

La paix ! La mort !

Des mots pour dire.
Pour mourir.

Si un jour tu croises un triangle équilatéral, alors tu pourras lui dire que ses angles sont égaux.

Mourir, puis vivre.
Vivre, puis mourir.

Laisse-moi ...
Laisse-moi, te dis-je !

Pace.

Mort.
Mourir.
Mortel.

Paix, et, étrangement, amour.

Deux mots.
Pour dire, et mourir.

Pace.

Meurs en paix !
Laisse-moi !

Car je t'aime paisiblement;
Et la paix, et la mort, et l'amour, et l'espérance.

Espérer aimer en mourant.
Espoir de paix morte.

Mourir en désespérant.
En pleurant d'amour,
Paix sur ton âme
Et vie, et mort.

Espoir de mourir.

Pace.

Je t'aime, ma mort.
Mon amour.
Ma vie.
Ma paix.
Mon espoir.

Pace.

Laisse-moi aimer la paix mortellement et sans espoir.

Pace.

Vita.

Vita, vita, vitam, vitae, vitae, vita.

Vie, vital, vivant, vivre, mourir.

Espoir, et mort.

Mourir d'espoir.

Laisse-moi mourir en espérant aimer la paix.




jeudi 24 mai 2012

les yeux fermés ...

fermer les yeux.
et ressentir.
sans la vue.
odeurs, bruits, et sensations.

les yeux fermés,
un monde ...
explosion.
et tout disparaît.
et tout se recréé.
et tout recommence.


les yeux fermés,
quelqu'un ...
souvenir.
et un nouveau visage.
et de nouvelles envies.
et de nouveaux oublis.


les yeux fermés,
tout le temps ...
j'espère.
et parfois.
et pourquoi ?
et tout change.


les yeux fermés,
à nouveau ...
un rappel.
et seulement.
et une  fois.
et je t'aime.


les yeux fermés,
un visage ...
une fois.
et à nouveau.
et un monde.
et souvenir.



les yeux fermés,
je t'aime...
disparais.
et recommence.
et créé.
et invente.


les yeux fermés,
une surprise ...
un mot.
et c'est tout.
et c'est moi.
et c'est pourquoi.


les yeux fermés,
tout recommence ...
encore.
et une surprise.
et un monde.
et un visage.


les yeux fermés,
ton monde change
et évolue.
tais-toi,
admire,
de l'interieur.
ressens.








jeudi 3 mai 2012

Le voyageur.



Je me baladais sur la terre,
et j'ai vu,
quelqu'un qui ne bougeait pas.

Il m'a dit,
tu marches, tu voyages,
mais ...
où vas-tu vraiment ?

Que t'apporte
la connaissance de chaque lieu,
si tu le connais seulement
de l’extérieur ?

Regarde-moi,
je suis ici,
tu vois,
et je n'en bouge pas.

Je suis ici,
et cet endroit,
je le connais parfaitement.

Et cette connaissance,
elle m'apaise intérieurement.

Vois-tu cette pierre ?

Pour toi,
c'est juste une pierre,
avec un peu de mousse.

Moi,
quand je la regarde,
j'en vois les détails,
si petits soient-ils.

Toi,
qui ne connait rien d'ici,
vois-tu cette fourmi,
qui grimpe,
rapportant une graine chez elle ?

Vois-tu le brin de fleur qui pousse,
les racines dans ce petit bout de mousse,
les pétales pas encore complètement ouverts ?

Vois-tu cette ombre sur le sol,
qui a la forme d'un oiseau ?

Et dans ce lac,
devant moi,
vois-tu les poissons qui nagent,
qui discutent,
et s'embrassent ?

Vois-tu,
dans cet arbre,
le nid de l'oiseau,
rempli de plumes,
pour l'accueille de ses oeufs à venir ?

Et cette empreinte,
dans le sol,
celle d'un lapin courant à la rencontre de sa belle ?

Ressens-tu,
comme moi,
la beauté de cet endroit ?

Peut-être vois-tu des merveilles,
mais moi,
j'ai endroit à moi,
que j'aime et connait,
et,
lorsque je serai vieux,
je saurai où aller,
pour mourir en paix.

Voyage,
mon petit,
voyage,

Mais,
lorsque tu seras plus vieux et que tu seras trop fatigué pour bouger,
peut-être regretteras-tu de n'avoir pas un petit bout de planète,
que tu aimes et connait,
pour t'accompagner dans tes dernières années ...


Je suis parti.

J'avais,
en tête,
une multitude d'odeurs,
de langages,
de couleurs,
de lieux,
et je me suis dit :
hop !
chaussures,
bagages,
avion !
un dernier tour du monde,
et je rentre à la maison.










lundi 12 mars 2012

Vacances enneigées

  Ski de fond => skating


  Une montée, une nouvelle. La ressemblance est frappante : de la neige blanche, des arbres sur les côtés de la piste, un virage suivi d'une ligne droite suivie d'un virage suivi d'une ligne droite suivie d'un virage ..... et de temps en temps, un skieur qui descend, ou qui monte.
  Le geste aussi est quelques peu monotone. Un ski lancé sur le côté, bâton, l'autre ski, re-bâton .... Mais répété en boucle, il épuise. 
  Cette piste pourrait être comparée à des montagnes russes, avec bien sûr "un peu moins" de dénivelé. Ca monte, ça descend, ça monte, ça descend .... On en vient à ne plus penser à rien, à laisser le corps suivre son instincts, c'est à dire lancer un ski, pousser sur le bâton, lancer l'autre ski ....
  La fatigue prend le dessus sur le reste des sensations, côte à côte avec la soif, qui se fait de plus en plus importante. L'équilibre est remis en question : une chute, accueillie avec bienvenue, la neige dans le cou rafraîchit et fait tant de bien ... On en profite, on sort une bouteille. Le départ sera difficile, la motivation n'est plus là.

  Préparation psychologique au redémarrage.

  La fatigue n'est qu'un état aléatoire de l'âme, on peut lui faire abstraction. 


  Et hop ! On repart, et hop le ski, et hop le bâton, et hop le ski .......

  Arrivé en haut, il le faut bien, il y a une descente. Ah, les descentes en ski de fond ! On se croirait au jardin d'enfant pour ski de piste, "Allez les loulous, continuez comme ça vous aurez la médaille du piou-piou !". en ski de fond, les descentes c'est chasse-neige, jambes tendues dans une position qui rappellerait le schuss, les bâtons pointés dans n'importe quelle direction. Pas du tout la honte !

  Douche du soir, ô douche ! Comme tu es désirée, en ce moment où je baigne, oui, mais dans la sueur, où je transpire de chaque petite partie de mon corps, ou l'idée d'un déodorant me fait presque saliver (enfin pas à ce point je vous rassure mais presque) !

  Par pitié, une boule de neige dans la tête !
  De la neige dans le coup, ô bonheur ! ça fait du bien .....
  De l'eau, oui, de l'eau, quel bonheur ....

  Je regarde la montagne de l'autre coté de la vallée, et me dit que je suis bien petite par rapport à elle.
  Je regarde le ciel, et vois la lune.
  Je regarde la forêt, et pense à tous les petits lutins qui se cachent à l'intérieur.
  Je regarde la piste de ski de piste de l'autre côté de la vallée, et tente d'apercevoir les skieurs.
  Je tombe, et me dit que j'aurais dû regarder la piste au lieu d'admirer le paysage. J'aurais pu éviter ce bloc de glace, en plein sur la piste.



-----------------------------------------------------------------------------------

  Ski de piste


  Dans le télésiège.
  Une sorte d'explosion. Un gros crac, poum, bing, patatra, pouf, boum, plaf, dans le genre un peu feu d'artifice, mais bruyant. CRAAAAAAAC ! PAAAAF ! ET BOUM !
  On a rien vu, mais c'était bien une avalanche.







mardi 14 février 2012

Bouts de Lyon

Un week-end à Lyon, et des bouts d'images et de mots rapportés :

 (Je sais, la qualité de l'image n'est pas très bonne, mais il faisait hyper froid et j'ai du enlever mes gants pour prendre des photos, donc j'avais hyper froid aux doigts !)


Le goût des pralines rouges
Un repas au "Ninkasi"
Du chocolat, de la cuisine
Une musique, reprise tout le temps
Des rires
Des polaires, des pulls
Des couvertures et des radiateurs
Des histoires
Des répliques cultes



jeudi 9 février 2012

Dialogue. Une parole contre une autre.

-Offre-moi un mot.
-Monde.
-Un autre ?
-Tout.
-Une question.
-Pourquoi tout existe ?
-Et la réponse.
-La vie est faite de ce qui existe. Prive-la d'un bout, elle n'est plus. Tout existe pour que la vie existe.
-Annonce au monde la vérité.
-Être. Savoir. Vouloir. Pouvoir. Vivre. Ecouter. Penser. Dire.
-Raconte.
-Un jour, une fois, une histoire, une pensée, une étoile, quelqu'un.
-Dis-moi.
-Je suis, mais ne pense pas.
-Mens-moi.
-Je pense, mais ne suis pas.
-A quoi tu penses ?
-Un mot : tout.
-Comment désigne-tu le monde ?
-Bleu, coloré de vie, rempli d'envies, explosé de haine.
-Si tu le changes ...
-Rien.
-Pourquoi ?
-Il est tel qu'il est, et c'est comme ça. C'est le monde.
-Rajoute-lui un adjectif.
-Vieux.
-Décris cet adjectif.
-Âgé. 
-Que signifie-t-il ?
-Le savoir n'appartient qu'au temps.
-Résume.
-Le monde sait.
-Et la vie ?
-La vie est le monde.
-Et l'amour ?
-La vie est l'amour.
-Et le tout ?
-Le tout rassemble ce qui est dit, pensé, fait.
-Et ?
-Aimé.
-Est-ce suffisant ?
-Non.
-Décris.
-Il y a le reste.
-Pourquoi ?
-C'est une vérité, et la décrire la plonge dans un faux.
-Quelle est l'horreur du monde ?
-Les Hommes, qui détruisent et vivent en tuant le reste de la planète.
-Veux-tu vivre, pourtant ?
-Oui, car le plus beau des cadeaux, c'est la vie.
-Quels sont les autres ?
-L'amour et la mort principalement.
-Pourquoi la mort ?
-Car elle complète la vie.
-Pourquoi l'amour ?
-Car l'amour fait partie du bonheur.
-Et le bonheur ?
-Il est essentiel à la vie.
-Tu vois la vie, vois-tu la nature ?
-Je vois l'eau qui chante, le lion qui rugit, la pierre qui respire, l'arbre qui murmure, le vent qui raconte, le ciel qui regarde, le soleil qui décrit, le nuage qui flotte, l'orage qui pleut, la mer qui remue ...
-Tu vois le monde.
-Je le résume par des mots ce que j'observe.
-Et ... l'aimes-tu ?
-Oui, car il est beau de cette beauté sauvage que possède la nature.
-Tu vois, c'est bien. Mais, si je te cache les yeux, que fais-tu ??
-J'écoute la nature qui parle, je sens les odeurs de ce qui est présent, je caresse ce qui est proche de mon corps et de mon esprit.
-Bien. Tu connais donc le monde. Apprends-le aux autres, et fais découvrir les sensations liées à cette merveille.




vendredi 3 février 2012

Il était une fois ...


  Il était une fois, les dieux

  Cupidon

 Il était une fois, l'Olympe à ses débuts. Zeus était bien seul, pour garder tout ces enfants plus illégitimes les uns que les autres. En vrai, sa femme Héra n'était pas loin, et à vrai dire c'était la meilleure baby-sitter de tout l'Olympe, mais ce n'étaient pas ses enfants, et elle préférait leur tendre des pièges plutôt que de leur donner à manger, les faire jouer ou les endormir en chantant des berceuses, ce qu'elle faisait pourtant très bien. Donc, désespéré, Zeus fit appel à Aphrodite, une de ses soeurs, déesse de l'amour. Zeus la supplia de l'aider, de donner son amour à tout ces petits dieux. Elle refusa catégoriquement de les garder à sa place. Mais elle eu tant pitié de son frère, qu'elle eu une idée. Elle alla voir Arès. Ensemble il firent un enfant. On le nomma Eros, mais il fut plus connu sous le nom de Cupidon. Et c'est lui qui s'occupa, à l'aide de ses flèches, d'attendrir les enfants-dieux pour qu'ils laissent Zeus tranquille.


  Héra

  Elle était lassée de son mari, cette pauvre Héra. Depuis qu'elle existait, elle avait vu des bébés naître, des personnes âgées mourir, l'hiver arriver, repartir, revenir ... Elle avait vu la nature fleurir, des animaux gambader, des religieux organiser des cérémonies, des amoureux s'embrasser, un jeune recevoir un diplôme, une jeune fille se baigner ... En somme, elle avait tout vu sauf ... Zeus aux petits soin avec elle, Zeus en bon mari assistant à des banquets en sa compagnie, Zeus lui préparant des cadeaux d'amoureux, des piques-niques romantiques, mais surtout, surtout, Zeus dans son lit, avec elle.
  Par contre, dans le lit des autres, ah ça il ne se gène pas, monsieur le roi des dieux !
  C'est pourquoi, elle, Héra, femme de Zeus mais uniquement officiellement, en a eu marre. C'est vrai quoi à la fin, faut pas pousser mémé dans les orties !
  Elle a beaucoup réfléchi aux moyens de se venger. Le tromper ? Mais c'est qu'ils sont pas tous très beaux, les dieux !
   Et elle trouva. L'idée qui tue, le truc trop génial. Ce qui attirait les déesses, chez Zeus, c'était bien sûr son pouvoir ! Il fallait juste qu'elle trouve quelqu'un pour l'aider.

  Un petit coup de pouce d'Aphrodite, et tout fut réglé. Elle attira Zeus pour une dernière fois dans son lit, et s'arrangea pour refiler l'enfant ainsi conçu à une terrienne. Il portait en lui le sang d'un dieu, et le raconta à tout le monde. Ainsi certaines personnes furent persuadées de l'existence d'un seul dieu, et les autres tel qu'Héra furent petit à petit expulsés des pensées des gens, de leurs prières et de leurs temples. Petit à petit, d'autres gens interprétèrent différemment les paroles du fils d'Héra : une autre religion était née. Zeus fut déchiré en deux, et perdit de sa grandeur, étant obligé d'être dans deux religion à la fois. Mais le pire fut lorsque Héra ré-envoya son fils, qui avait un peu vieillit pendant ce temps, jouer aux prophètes. Zeus était déjà coupé en deux, il dû se séparer en trois pour assurer les besoins des trois religions ainsi créées. 
  Héra avait sa vengeance : Zeus était devenu faible, il possédait désormais très peu de pouvoir, réparti.
  Mais en soi, Zeus avait gagné, car très peu de gens se souvenait d'Héra et des autres dieux, et seul Zeus était resté présent dans les têtes, bien que ne portant pas le même nom.

Moralité : La vengeance ne rapporte rien, contente-toi de ce que tu as et sois-en heureux !

mercredi 1 février 2012

Il était une fois ...


  Le secret du prof de SVT


  C'est l'hiver. Il marche chercher sa classe dans la cour. Ils sont là, à l'attendre. Tous emmitouflés sous les bonnets, les écharpes, les grosses doudounes, après-ski aux pieds et gants aux mains. Ils regardent le professeur, appelons-le M.Truc, avancer vers eux. Ils le regardent, ébahis. Il fait 0°C, peut-être moins, il est en t-shirt. Toujours en t-shirt. Hiver ou été. Des murmures. La classe se met à avancer .....

  Il est jeune, M.Truc, il est jeune ... 7 ans peut-être. C'est un gamin. Il joue avec son frère. Il prennent des insectes dans la pelouse, des scarabées, araignées .... Ils les brûlent, l'un avec des allumettes, l'autre avec une bougie. Il rigolent en voyant les petits corps se consumer.
  "Plus tard, moi je les disséquerai, ces insectes tous plus idiots les uns que les autres !"
  Rires. Rires d'enfants joyeux, mais plus très innocents ... Tueurs !
  Les rires continuent. L'un ne fait plus attention. La bougie, sur le paquet d'allumettes. Bruits de ces petits bouts de bois garnis de souffre qui s'enflamment. Cris de terreurs; L'herbe brûle. Un jardin presque complètement fermé, une prison lorsque les flammes barrent la seule issue. La palissade, elle aussi, flambe. Les flammes font des lumières orangées, qui illuminent la rue.
  "Un feu d'artifice ? Un feu de joie ? On ne m'avait pas dit !"
  Exclamations des voisins.
  Cris de douleur.
  "Au feu !"
  Hurlements.
  "Au secours !"
  On court chercher la bombe anti-incendie de l'immeuble d'à côté, on appelle les pompiers.
  "Saute par-dessus, je te fais la courte échelle !"
  On jette des seaux d'eau, de la terre pour étouffer le feu.
  "Les gamins sont à l'intérieur ! Il faut les chercher !"
  Peur, de souffrir, de mourir.

  Il fait blanc et noir. Tout nuageux, tout gris dans le ciel. Non. Il n'y a pas de ciel. Pas de sol non plus. On flotte. C'est tout coton, tout ... musical. Ils arrivent. Deux, à se présenter. St Pierre en a marre, en ce moment il n'y a que des brûlés. En même temps c'est l'été, et avec la canicule on ne peut pas s'attendre à grand-chose de plus, mais il aurait aimé, des jolies filles noyées, encore en maillot de bain. C'est qu'au ciel, on voulait bien prêter des vêtements, mais ça avait une limite. Qu'ils sont radins !
  Donc, deux brûlés.
  "Noms, prénoms, âges ?"
  "Je ... veux ...ma ... maman .... "
  "Oui mon petit, elle arrive ..... Eh ! Ste Claire !", braille St Pierre en direction d'une grande porte forgée, avec des bas-reliefs en marbre. Ils ne se privent de rien, au Paradis ! "Ste Claire ! J'te cause, là ! J'ai deux bambins qui veulent leur mère ! Grouille-toi !"
  "Euh .. tu parles des deux brûlés vifs ? Parce que  il y a Dieu qui les convoque, il est de mauvaise humeur mais prêt à négocier."
  "Ils arrivent."
  Il sont maintenant, par je-ne-sais quel tour de magie, devant un monsieur un peu âgé, qu'on pourrait prendre pour un père noël. Il est vêtu d'une tunique qu'il ne cesse de repasser avec ses mains. Il regarde les deux enfants.
  "Bon, mes petits, vous avez fait une grosse bêtise. Brûler des êtres vivants sans raison, même des insectes, ça ne se fait pas. Mais vous êtes jeunes, et je ne pense pas que vous devez mourir. Alors, je propose que l'un de vous reste avec moi, et que l'autre retourne sur Terre."
  L'un des deux ouvre la bouche. Il a 12 ans, il a peur, mais il doit prendre sa décision.
  "Je reste." Une phrase sans réplique possible. "Frangin, tu diras à maman que.... que ...... que ... que gros bisous."
  Un smack sur chaque joue. Un rien. Un tout.

  Réveil à l'hôpital. Blanc. Pleurs. De femme.
  "Gros bisous !"
  Plus rien.

  Un souvenir. Du chaud, du blanc, du orange, quelqu'un de disparu. Pitié, plus de chaud ! Il n'en veut plus. C'est trop dur. Trop de souvenirs, heureux ou triste, tous avec quelqu'un qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Il n'en veut pas. Il veut oublier l'horreur et la tristesse, le noir des habits, le gris de la tombe. Le froid le rassure désormais. L'hiver lui fait du bien. il aurait aimé emménager au Groenland ! Mais son passé le retient. Une douleur toujours présente, lorsqu'il explique à ses élèves que pour enlever telle partie du corps de tel animal, on doit utiliser tel instrument. "Brûlez-les, disséquer ne sert à rien", veut-il leur dire. Mais il se tait, pour préserver un certain fantôme au fond de sa mémoire.

  C'est ceci, le secret du prof de SVT, celui qui restera toujours présent dans sa tête, et qui influencera l'imagination de ses élèves ...




  

jeudi 26 janvier 2012

Pardon.

  L'hésitation me torture, pardonne-moi.
  Pour tout.
  Pour le mal mais aussi pour le bien, pour tout ce que j'ai fait qu'il ne fallait pas faire, pour tout ce que je n'ai pas fait qu'il fallait faire.
  J'hésite trop, je dois me décider. 


  Qui ? Quoi ?

  Je farfouille dans mes pensées, je cherche ce qui t'aidera le plus, ce qui fera que tu me pardonneras.

  Mais, qui ? Quoi ?

  Je pense très fort, ma concentration est si tendue qu'elle en est coupante. Stop.

  Réfléchis. Pense à qui, à quoi.

  C'est simple, je dois juste y penser. Facile quand on regarde le problème de l’extérieur, mais dilemme impossible à résoudre de mon point de vue, celui de l'intérieur.

  Je t'en prie, concentre-toi ! Il faut choisir. Qui, quoi ?

  Je pense très fort. L'infiniment petit de mon corps est à l'écoute. Aide-moi !

  Tu penses, à qui, à quoi ? Moi je ne peux pas t'aider, je suis ta petite voix, celle de l'intérieur de ta tête, ton subconscient.

  Toi tu ne peux pas m'aider, je parle à l'autre. Tu le sais, tu le vois, je ne suis pas en état de faire quoi que ce soit.

  
  Si tu le veux, tu peux.

  Non ! Déchirée de l'intérieur, je ne pense plus à rien, je flotte dans le vide si doux, si chaleureux, c'est agréable, confortable, mais ça me tue, ça me ronge. Aide-moi à me sortir de là, toi seul le peut.

  Qui ?  

  TAIS-TOI ! 

  Tu as besoin de moi. Le calme t'envahit à présent, tu es sereine. Chuuut .... ce silence est le plus doux des baumes, le plus efficace. Attend .... Reste concentrée sur le moment présent, ne te quitte pas. Chuuut .... C'est si beau, il ne faut pas gâcher l'amour qu'on te donne. Accepte-le, et rends-le du mieux que tu peux. C'est la meilleure façon de vivre. Oublie .... Pense juste à l'amour ..... C'est bien ... Dors, les yeux fermés tu contemples le monde mieux le monde, tu le vois en vrai, c'est bien, dors et oublie le faux, le mensonge et la haine, et ne vois que l'amour.

  Je t'aime.

  Beau ...

  Je t'aime.

  Bien .....

  Je t'aime.

  Fort.

  Je t'aime.

  Puissant.

  Je t'aime.

  Vrai.

mardi 24 janvier 2012

à quoi tu penses ?



-A quoi tu penses ?
-A tout, à rien,
 A quelque chose, à quelqu'un,
 A toi.



-A quoi tu penses ?
-Le monde qui s'éparpille dans des négociations risquées,
 Face à face avec la nature, l'homme est son plus grand danger.



-A quoi tu penses ?
-Une ligne, un trait d'horizon
 Au-delà duquel, des terres inviolées
 Des endroits dont le sol ne fut jamais foulé
 Des planètes inconnues sans esclaves ni colons



-A quoi tu penses ?
-A l'amour, qui désigne le plus doux
 A l'amour, qui désigne le plus fou
 A l'amour, qui nous désigne nous
 A l'amour, l'amour qui désigne tout



-A quoi tu penses ?
-Aux chemins qui nous mènent là où nous en sommes
 A des lapins sauvages, à une belle pomme
 A une nature fleurie, une centrale nucléaire
 A une nature pourrie, à cause d'une guerre ?



-A quoi tu penses ?
-Une impasse dans la vie
 Un chemin, mais lequel ?
 Mme LA MORT, je te suis
 Tu me donnes des ailes

lundi 23 janvier 2012

Le monde tel qu'il l'est

  
  -Dis-moi, comment est le monde ?
  -Regarde par la fenêtre. Que vois-tu ?
  -Eh bien, il y a deux parties.
  -Décris-les moi.
  -D'un côté, il y a le parc. Il est rempli d'enfants jouant dans les toboggans, et il y a des nourrices, des mères, des pères, des grandes soeurs et des grands frères qui les surveillent. Il y a des jeunes filles qui discutent en regardant les garçons jouer au ballon. Il y a un couple qui s'embrasse, une mémé qui promène son chien.
  -Bien. Et l'autre partie ?
  -Il y a la route, avec des embouteillages, un enfant qui pleure, un magasin fermé, une école. Dans cette école, un enfant s'est fait volé son goûter, une maîtresse crie. Une petite fille attend sa mère qui ne sera pas là avant longtemps, car elle doit beaucoup travailler pour gagner un minimum d'argent. Il y a quelqu'un de triste car son père est mort. Quelqu'un en marre de la vie, il cache un pistolet sous son manteau.
  -Le monde est résumé dans ces images, qui ne se ressemblent pas du tout mais qui parlent de la même chose. Notre monde est bien triste, mais il est aussi composé de choses heureuses. De contradictions. De haine et d'amour. D'hommes et de femmes. De bleu, de vert, de jaune, de rouge. De tout, mais de rien aussi, de beaucoup et de néant, tout ces opposés qui s'assemblent. Car sans haine, on ne pourrai qualifier l'amour, sans hommes les femmes ne seraient pas nommées, sans tout que serait le rien, sans beaucoup où serait le néant ? On n'existe pas sans un complément, c'est un fait et désormais tu comprends le monde.
  -C'est tout ?
  -Oui, la vie repose sur ces bases. D'ailleurs la vie aussi a un complément = c'est la mort.
  -Ainsi je sais comment ça marche ....
  -Tu es prêt à devenir grand.







jeudi 19 janvier 2012

Il était une fois ...

  Il était une fois, la Vie. Elle était belle, dans sa robe couleur saisons, agrémentée de milliers de détails tel qu'une mousse au chocolat et un diplôme d’ingénieur, démontrant le parcours de tout un chacun dans son royaume.
 
  La Vie avait une jumelle, on l'appelait la Mort. Tout le monde la craignait, mais personne ne savait pourquoi. Tout le monde redoutait d'entrer dans son royaume, et pourtant il était bien plus beau que celui de sa soeur. Il était dénué de haine et racisme, mais surtout de meurtres et d'accidents de voiture, de génocides et d'attentats, de suicides et de vengeances.
  Ainsi on huait la Mort, on acclamait la Vie, au grand désespoir de leur pauvre mère, l'Amour. Celle-ci régnait sur le monde, sur le royaume de la Vie, sur le royaume de la Mort, et à grand renfort de flèches Cupidonniennes répandait son pouvoir un peu partout dans les coeurs, touchant tout ses sujets plus ou moins profondément.


 Ce que très peu de personne savaient, c'est que la Vie et la Mort étaient nées d'une union illégitime de l'Amour et la Haine.

 Ainsi chacun des sujets de la Vie ou de la Mort avaient un peu de haine et d'amour au plus profond d'eux même. Et ainsi, chacun des habitants du royaume de la Vie craignaient celui de la mort, car, c'est bien connu, tout le monde craint l'inconnu, sauf les aventuriers, mais ceux-ci étaient nommés "suicidaires", allez savoir pourquoi.

  Et seuls les habitants du royaume de la Mort savaient d'où ils venaient, et souhaitaient partager leur savoir avec les habitants du royaume de la Vie, qui eux étaient les seuls à savoir à peu près où ils allaient ; et la non-connaissance les rongeaient de l'intérieur.

 La vérité, c'est que tous les enfants de l'Amour avaient un royaume, et ils étaient nombreux. Et il avait été décidé que chaque royaume accueillerait une partie de l'existence de chaque personne, l'existence n'étant pas à confondre avec la Vie, la Vie n'étant qu'une étape de l'existence. Et on décida d'oublier les royaumes entourant la Vie et la Mort, ne laissant que très peu de chose à chacun.
  Et c'est ainsi, quand on meurt, on va juste poursuivre notre longue existence, et ainsi quelqu'un qui meurt jeune dans la Vie existera longtemps dans la Mort, ou dans une autre des étapes de l'existence.